Pénétrant dans ce restaurant, c’est avec un grand gaillard en tablier, le fer à la main, que vous tomberez nez à nez. Vous comprendrez à l’aspect du fer - plutôt 19ème - qu’il ne s’agit pas forcément de l’un de ces hommes modernes, aguerris aux travaux ménagers. Non : ce fer doit avoir un autre usage, mais lequel… ?
Tentez l'expérience. On vous installera alors à l’une des tables de bois brut mais joliment designées de la toute petite salle aux couleurs claires, verdoyantes et au plafond bas creusé de longues poutres.
L'atmosphère est sobre et lumineuse, dépourvue de toute musique douteuse, de tableaux néo-modernes ou de mobilier post-classique. L’ambiance feutrée est toute ouverte aux bruits de la cuisine qui se fait presque sous vos yeux. Vous percevez les chocs métalliques des couteaux, le grésillement de la viande, la vapeur de cuisson des légumes frais dont vous humez le fumet. Tout cela sous le regard impassible de deux belles vaches ignorantes de ce qui les attend.
Et vous avez faim, faim comme le carnivore que vous êtes. Une fois que votre assiette, copieuse, vous est enfin adressée, appétissante de la belle entrecôte de Salers ardemment convoitée, on vous retient deux minutes : le gaillard au fer brûlant revient pour tout vous expliquer.
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